Le manque de transparence et de responsabilité dans la gestion budgétaire des collectivités territoriales, la planification budgétaire inadaptée aux besoins sociaux de base des populations, l’incohérence des politiques communales avec les politiques nationales, le manque d’efficacité dans la gestion des ressources, le défaut d’une culture systématique de suivi et d’évaluation de l’impact des dépenses publiques, sont autant de faiblesses identifiées et des goulots d’étranglement, qui contrastent l’atteinte des résultats dans l’acte de gestion budgétaire des collectivités territoriales. Afin d’inverser la tendance pour favoriser un meilleur accès des populations aux services de base, les associations des pouvoirs locaux (APL) ouest-africains et du Cameroun, ont décidé de prendre le taureau par les cornes à travers deux (02) jours d’atelier sous régional d’échanges de bonnes pratiques en gestion budgétaire des collectivités territoriales, les 03 et 04 novembre 2025 à l’hôtel Sarakawa à Lomé, la capitale du Togo .

La rencontre est co-organisée par la faîtière des communes du Togo (FCT), le conseil des collectivités territoriales de l’union économique monétaire ouest-africaine (CCT-UEMOA) et l’union économique monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette initiative bénéficie de l’appui financier et technique de la coopération allemande GIZ en Afrique de l’Ouest à travers le projet sous régional de renforcement des capacités pour la décentralisation en Afrique de l’Ouest (ProDAO) et le programme décentralisation et gouvernance, phase IV (ProDeG IV) au Togo.
Prennent part aux travaux de cette rencontre technique sous régionale, plus d’une soixantaine d’acteurs des associations des pouvoirs locaux (APL) venus de six pays de l’Afrique de l’Ouest à savoir le Sénégal, le Burkina Faso, le Benin, le Niger, le Mali et le Togo, puis d’un pays de l’Afrique Centrale, le Cameroun. Chacune des sept (07) délégations est présente avec dans sa gibecière, des cas de bonnes pratiques en gestion budgétaire des collectivités territoriales identifiés sur un total de vingt-trois (23) retenus à partager entre pairs en vue d’une implémentation sous des cieux d’autres communes au bénéfice des populations nourrissant le vœu d’un meilleur accès aux services sociaux de base. Une particularité remarquable, la présence du bureau de la coopération suisse basée à Cotonou au Benin pour s’enquérir du riche partage de cette expérience courante en termes de gouvernance locale.

L’objectif poursuivi est d’outiller les acteurs des pouvoirs publics locaux au moyen des échanges et partages des bonnes pratiques en gestion budgétaire des collectivités territoriale, afin d’amener ceux-ci une de retour dans leurs différentes communes à améliorer la gouvernance locale en assurant une gestion budgétaire plus transparente, participative et efficace visant à réponde aux besoins des populations et favoriser le développement durable des communes.
Il s’agit spécifiquement comme résultats attendus pour les organisateurs, de renforcer la transparence budgétaire, d’améliorer la planification et l’allocation des ressources, d’accroître la responsabilité des élus locaux, puis de mettre en place des outils de suivi et d’évaluation, aux fins d’une meilleure gouvernance locale, d’une plus grande satisfaction des besoins des citoyens, d’une mobilisation accrue des ressources, et d’un changement civique renforcé.

Deux jours durant au cœur des travaux conduits par un consultant international, monsieur Millogo Evariste, spécialiste en finances locales avec à la modération la conseillère technique de la GIZ-Togo, madame Bawè Léa, sont inscrits des panels sur les pratiques n’ayant pas et ayant un impact direct sur l’accès aux services de base, des travaux de groupes, la restitution et la synthèse des résultats des travaux de groupes portant sur les bonnes pratiques, l’analyse des prochains pas, puis l’exploitation d’un cahier de bonnes pratiques innovantes de mobilisation de ressources propres et l’étude portant analyse des sources innovantes de financement des communes du Togo ainsi que des points sur quelques livrables produits par le CCT-UEMOA sur la décentralisation financière.
La cérémonie d’ouverture officielle des travaux de cette rencontre sous régionale de Lomé, a été présidée par le directeur de cabinet du ministre de l’administration territoriale, de la gouvernance locale et des affaires coutumières, monsieur Robert Baoubadi Bakaï. Celui-ci avait à ses côtés à la table d’honneur, le représentant du président du conseil des collectivités territoriales de l’UEMOA, monsieur Kondia Eric Talardia, coordonnateur de l’unité de gestion des programmes au CCT-UEMOA, le représentant de la coopération allemande GIZ, monsieur Sangbana Ba Nabine Mocktar, chef de composante au programme décentralisation et gouvernance, phase IV (ProDeG IV), et la représentante de la présidente de la faîtière des communes du Togo, madame Agbaglo Adjo, trésorière générale de la FCT et maire de la commune Zio 2.

Ouvrant solennellement les travaux au nom du ministre de l’administration territoriale, de la gouvernance locale et des affaires coutumières, le directeur de cabinet Robert Baoubadi Bakaï, a rendu un vibrant hommage mérité à Son Excellence Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, président du Conseil, pour son leadership éclairé qui, selon lui, ‘’a permis l’organisation, après les élections locales du 30 juin et du 15 août 2019, de nouvelles élections municipales le 17 juillet 2025 dans un climat de paix et de cohésion sociale’’.
Pour le représentant du ministre chargé de l’administration territoriale, ‘’la mobilisation des ressources locales reste un défi majeur auquel les pays de l’Afrique de l’Ouest sont confrontés’’. A cet effet, il reste convaincu que seul le changement de paradigme qui peut aider à améliorer les conditions de vie des populations à la base. Raison pour laquelle, le directeur de cabinet Robert Baoubadi Bakaï, a en cette occasion a rappelé aux maires nouvellement élus du Togo et ceux des pays frères, à faire des conclusions de cette rencontre une aubaine, afin de mieux cerner les contours de la gestion budgétaire surtout la mobilisation des ressources financières au niveau local et s’en servir, en faveur d’un meilleur accès aux services de base.
Au nom du président du conseil des collectivités territoriales de l’UEMOA, le coordonnateur de l’unité de gestion des programmes au CCT, monsieur Kondia Eric Talardia, s’est réjoui de la tenue de cette rencontre consacrée, selon lui, ‘’à une thématique au cœur même du développement local : l’accès équitable des populations aux services sociaux de base’’. Enfin, dira-t-il, ‘’Au-delà du partage d’expérience, cette rencontre constitue une opportunité stratégique pour renforcer la coopération interétatique et la solidarité régionale autour d’un objectif commun’’.

Le représentant de la coopération allemande GIZ, monsieur Sangbana Ba Nabine Mocktar, chef de composante au programme ProDeG IV au Togo, a salué le choix de l’innovation budgétaire locale. ‘’La coopération allemande est fière de s’engager à vos côtés sur ce chemin exigeant, à travers le projet régional ProDAO et le programme ProDeG IV au Togo’’, a déclaré monsieur Sangbana Ba Nabine Mocktar pour rassurer les acteurs des pouvoirs publics locaux de la disponibilité de son institution à travailler avec eux pour un meilleur accès des populations aux services sociaux de base.
La représentante de la présidente de la faîtière des communes du Togo, madame Agbaglo Adjo, trésorière générale de la FCT et maire de la commune Zio 2, a dans son mot de bienvenue fait remarquer ‘’qu’il faut des solutions africaines aux problèmes africains’’, faisant allusion à la convergence d’actions pour un renforcement de la coopération Sud-Sud au travers de cette rencontre sous régionale inédite d’échanges de bonnes pratiques en gestion budgétaire des collectivités territoriales entre différentes délégations des pays ouest-africains pour le bonheur des populations à la base au sein des collectivités territoriales.
Ignace Polorigni, Conseiller en communication, MATGLAC