Aujourd’hui, il est fort de constater que la gestion de la transhumance et la menace de l’extrémisme violent sont des défis importants au sein de nos communautés, susceptibles de mettre en danger le vivre ensemble, et par ricochet la cohésion sociale, un gage de paix et de stabilité, des facteurs favorisant le développement. Afin de parer à cette situation latente qui fait du chemin silencieux dans nos Etats en Afrique, les autorités togolaises au-devant desquelles le président du Conseil, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé ne cessent de multiplier des actions en direction des acteurs clés pour prévenir le mal. D’où, conformément à la lettre de mission gouvernementale confiée au département, l’initiative du ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la chefferie coutumière, le Colonel Awaté Hodabalo, conduite par la direction de la chefferie traditionnelle (DCT), pour mener à bien une mission de renforcement du rôle des chefs traditionnels, les mardi 13 et mercredi 14 mai respectivement à Dapaong et Mango pour le compte de la région des Savanes, en faveur de la promotion de la cohésion sociale, de la prévention de l’extrémisme violent et de la gestion pacifique de la transhumance au Togo.

Marquée par un cérémonial de lancement officiel des activités avec l’étape de Dapaong le mardi 13 mai à l’hôtel Oméga, cette mission du ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la chefferie coutumière, est destinée au renforcement des capacités des chefs traditionnels du Togo dans leur rôle de garant des us et coutumes, de la stabilité et de la paix sociale au sein de nos communautés. Elle a bénéficié de l’appui financier de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l’Organisation des nations unies (ONU). Elle consistait en une série d’ateliers par région et dont l’objectif principal, est d’abord d’outiller au moyen des informations pratiques en matière de prévention des dérives extrémistes, les chefs traditionnels des localités de régions touchées, puis ensuite d’encourager auprès de ceux-ci les pratiques de transhumances respectueuses et pacifiques indispensables au vivre ensemble et pour un meilleur accompagnement au sein de nos communautés face à des enjeux cruciaux de menace à la paix et la cohésion sociale.

A en croire les déclarations du directeur de la chefferie traditionnelle au Togo, le commissaire divisionnaire Vondoly Kodjo, ‘’ les chefs traditionnels, de par leur influence et leur sagesse, jouent un rôle essentiel dans la médiation des conflits et la promotion de la paix au sein de leurs communautés’’. A cet égard, le commissaire divisionnaire Vondoly estime très important de renforcer les capacités de ceux-ci sur des thématiques précises, afin de leur permettre de jouer le rôle qui est le leur dans la préservation de la paix et de la cohésion sociale. ‘’C’est aussi une excellente opportunité pour traduire dans les faits, la vision forte de revalorisation et de réorganisation de la chefferie traditionnelle portée par le président du Conseil, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé’’, a –t-il souligné.

Nombreux chefs traditionnels des différents cantons de la région des Savanes réunis à Dapaong et à Mango, accompagnés de leurs préfets de tutelle, ont suivi avec grand intérêt deux communications : la première intitulée « Prévention de l’extrémisme violent au Togo », et la deuxième « Gestion pacifique de la transhumance au Togo », respectivement développées par deux experts, monsieur Guenkou Messanh Geoffroy, et Dr Tona Kwassi. Des communications enrichies d’expériences de terrain à la suite par des débats ayant permis d’éclairer les uns et les autres, puis de susciter leur engagement à la cause commune visant à garantir une société pérenne bâtie sur un socle où la tradition et le dialogue dressent la voie à de solutions pacifiques à toutes incompréhensions.
La cérémonie du lancement officiel de cette mission dans la région des Savanes a été présidée à Dapaong le mardi 13 mai 2025 à l’hôtel Oméga Dapaong par le gouverneur de la région des Savanes, monsieur Atcha-Dedji Affoh, en présence du directeur Vondoly Kodjo de la chefferie traditionnelle au Togo, chef de la mission du MATDCC, du chef de bureau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Togo, monsieur Etienne Banga, ainsi que des préfets et maires de la région. A Mango, où se sont retrouvés les chefs traditionnels des cantons des préfectures de l’Oti et l’Oti-Sud, le coup d’envoi des travaux a été donné au centre communautaire de la Mango par le préfet de l’Oti, le Colonel Ouadja Gbandi.

A l’occasion, le gouverneur de la région des Savanes a solennellement rendu un vibrant et appuyé
hommage au président du Conseil, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, pour son leadership et sa vision incontestable et incontestée pour la promotion et la sauvegarde de la paix. Pour monsieur Atcha-Dedji Affoh, ‘’la paix n’est pas une donnée naturelle, mais est le fruit d’une construction et d’une consolidation permanente dont nous sommes tous acteurs à divers degrés’’. Dans cette perspective, le gouverneur de la région des Savanes a reconnu combien, ‘’ la chefferie traditionnelle est un maillon essentiel dans la promotion de la paix, de la cohésion sociale et des processus de médiation dans notre pays’’. Il a salué les efforts des partenaires impliqués en général, et en particulier ceux de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), avant de convier les acteurs concernés à s’approprier les connaissances.

Le chef de bureau Togo de l’OIM, monsieur Etienne Banga, a rappelé l’esprit de la rencontre qui se situe, selon lui, dans le cadre de la phase 2 du projet « Programme d’appui à la prévention de l’extrémisme violent et la gestion des conflits dans les zones frontalières du Bénin, du Burkina Faso et du Togo » (PEV BBT Phase 2), mis en œuvre par son institution. ‘’Notre action s’inscrit dans une approche fondée sur la mobilisation des communautés, le renforcement des capacités des autorités locales et traditionnelles, et le soutien à la mise en place de cadres de dialogue inclusifs’’, a indiqué monsieur Banga qui rassure le ministère MATDCC de la disponibilité de son institution à étendre ce programme à toutes les régions du pays pour faire face aux défis que posent la transhumance et l’extrémisme violent dans notre pays et dans les zones frontalières.
A noter qu’à l’étape de Dapaong, les participants n’ont pas manqué d’exprimer de nombreuses préoccupations et d’émettre des doléances appelant à une révision des textes sur la transhumance dans sa pratique actuelle à travers le territoire national, ayant amené le préfet de Tône, monsieur Ouro Gouroungou Horoumila, dans son mot de fin de la rencontre à lancer une invite d’exhortation aux uns et aux autres à traduire pour l’instant dans leurs vécus quotidiens tous les enseignements pratiques acquis lors des échanges.

Tandis qu’à Mango, le représentant du pouvoir central, le Colonel Ouadja Gbandi, avec à ses côtés la représentante du chef de Bureau Togo de l’Organisation internationale pour les immigrations, madame Ankou Déborah, assistante principale au programme, a saisi l’opportunité pour réveiller la conscience des chefs traditionnels de cantons des préfectures de l’Oti-Sud et de l’Oti, en les appelant à plus de responsabilité pour la sauvegarde de la paix au sein de nos communautés. Citant l’ancien secrétaire général Ban Ki Moon (2015) de l’Organisation des nations unies (ONU), selon qui, « L’extrémisme violent n’est ni propre à une région, une nationalité, une ethnie, une culture, un système de croyance précis », le Colonel Ouadja Gbandi a vivement convié les chefs traditionnels à contribuer au renforcement des avancées notables réalisées grâce aux efforts du président du Conseil Faure Essozimna Gnassingbé.
Il faut ajouter que cette mission du ministère MATDCC au moyen des séries d’ateliers de renforcement des capacités des chefs traditionnels prévues à cet effet pour s’étendre à toutes les régions du Togo, a poursuivi son petit bonhomme de chemin en cette première phase le jeudi 15 mai au palais des congrès de Kara, pour finir le vendredi 16 mai 2025 au centre culturel de la mairie de Bassar au bénéfice des chefs de cantons des préfectures de la région de la Kara.
Ignace Polorigni, Conseiller en communication, MATDCC