La ville de Kara chef-lieu de la préfecture de la Kozah et de la région de la Kara, a abrité les 29 et 30 juillet 2025 derniers au palais des Congrès de Kara, les travaux de la troisième édition d’un forum national de dialogue interreligieux.
Placée sous le thème « Religion et Genre », cette rencontre est organisée par le ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la chefferie coutumière (MATDCC), avec l’appui financier et technique de la fondation allemande « Konrad Adenauer Stiftung » (KAS). Il s’agissait d’un rendez-vous du donner et du recevoir autour de la problématique du genre et ses implications éducationnelles, socio-politico-économiques et culturelles ayant connu la participation active d’une centaine de jeunes en provenance de toutes les préfectures du Togo, sur proposition des différentes confessions religieuses ainsi que des structures de la société civile et des représentants institutionnels.

L’objectif principal poursuivi à travers cette initiative de dialogue interreligieux de Kara pour l’édition 2025, était d’évaluer l’impact des doctrines religieuses vis-à-vis de la politique de l’Etat en faveur de la promotion de l’égalité des sexes et du genre au Togo, puis d’identifier les pistes d’action visant à bâtir une société plus équitable, juste et durable dans le respect des pratiques religieuses ne souffrant d’aucune complexité, faille, opportunisme ou faiblesse en terme de conviction spirituelle. À l’issue des travaux, les participants ont unanimement exprimé leur volonté à maintenir le fil du dialogue ainsi initié pour renforcer les mécanismes de coopération interconfessionnelle et d’œuvrer pour une société togolaise dans laquelle hommes et femmes bénéficient des mêmes opportunités, sans distinction de croyance ou de sexe.

« La religion légitime-t-elle l’inégalité entre les sexes ? », « La femme contemporaine et la religion », et « Quelle interprétation des textes religieux pour promouvoir l’égalité entre les sexes ? », sont les différentes communications au cœur des travaux qui ont deux jours durant, permis aux participants au cours des travaux en commissions et plénière, de se frotter les cervelles au regard des différentes appréhensions doctrinales religieuses, sous l’encadrement des leaders religieux musulmans, chrétiens et traditionnels. Partis des réflexions menées suite au développement des trois modules en partage qui loin d’opposer foi et modernité, les participants sont parvenus à s’accorder leurs violons, en soulignant les convergences existantes entre les différentes confessions religieuses concernant le respect scrupuleux de la dignité humaine, puis en relevant les apparences et incompréhensions susceptibles de freiner l’épanouissement de la femme dans certains contextes religieux face aux pratiques et lectures traditionnelles.
Selon l’église catholique par la voix de Mgr Jacques Danka Longah du diocèse catholique de Kara, il a été rappelé que la participation des femmes à la mission de l’Église est pleinement reconnue, bien que l’ordination sacerdotale reste réservée aux hommes, pour des raisons de signification sacramentelle. D’après l’imam Hido Mohammed Awali, représentant de l’union musulmane du Togo (UMT), il a été souligné la reconnaissance incontestable par l’islam du rôle fondamental des femmes, avec des apports éclairants sur les limites cultuelles dans l’exercice de certaines fonctions religieuses. Concernant les cultes endogènes, il a été fait remarquer par le prêtre traditionnel, Apeleté Kossi Rémi, que les femmes exercent également exercent des responsabilités importantes dans la pratique cultuelle, avec la réserve que certaines périodes rituelles imposent des restrictions temporaires à la femme.

Les différentes interventions de ces deux jours de travaux ont été également enrichies d’une conférence inaugurale sur le thème central du forum et des contributions de la fondation « Konrad Adenauer Stiftung », par la voie du chargé des relations extérieures-bourses régionales-ateliers avenirs, monsieur Kévin Anvo, réprésentant la représentante-résidente et directrice du bureau régional de la Fondation KAS à Abidjan en Côte d’Ivoire. Celui-ci a souligné l’importance du dialogue interreligieux comme un levier de transformation sociale. Il a terminé en insistant sur ‘’la nécessité d’une approche inclusive, respectueuse des traditions, mais tournée vers une évolution des mentalités’’.
Clôturant les travaux de ce forum interreligieux de Kara pour sa 3ème édition, le directeur des cultes, le Lieutenant-Colonel Béléi Bédiani, a salué l’engagement de tous les participants et à travers eux de toutes les confessions religieuses au Togo, en faveur de la promotion du genre face aux pratiques religieuses et cultuelles. Il a félicité les différents leaders religieux pour la qualité de leurs contributions.

Pour le directeur des cultes, ‘’ce forum constitue une avancée majeure dans la promotion d’un dialogue interreligieux fondé sur la paix, la tolérance et le respect des différences’’. Occasion pour le Lt-Col Béléi Bédiani de lancer un appel à la responsabilité collective des confessions religieuses, invitant toutes à poursuivre les efforts de sensibilisation en faveur de l’égalité de genre, les conviant à mettre un accent particulier sur les valeurs fondamentales des livres sacrés. Il a pour conclure réaffirmé l’engagement du ministère de l’administration territoriale en charge des cultes à accompagner toutes initiatives cultuelles visant à faire des religions un vecteur de cohésion sociale, d’équité et du vivre-ensemble.
La cérémonie d’ouverture officielle des travaux de la 3ème édition de ce forum interreligieux a été présidée au nom du ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la chefferie coutumière par le représentant du gouverneur de la région de la Kara, monsieur Gnigbangou Gountibote, secrétaire général du gouvernorat de la Kara, en présence du maire de la commune Kozah 1, Pidabi Pawoubadi.
Ignace Polorigni, Conseiller en communication MATDCC / Awoesso Sosso, Assistant en communication